Personnalité

Claude Puel

Je me souviens quand je l’ai lancé pour son premier match en pro face à Istres. Il a fait preuve de beaucoup de culot. D’entrée de jeu il a réussi un enchainement sombrero – reprise de volée pied gauche avec plein de sang froid. C’était quelque chose de marquant pour une première apparition.
Yohan est un joueur très intelligent. C’est une crème pour un entraineur de l’avoir, car c’est quelqu’un de très respectueux, avec beaucoup de caractère. Il n’y a pas besoin de lui répéter 36 fois les choses car il assimile très vite ce qu’on lui dit. Malgré son jeune âge, il avait déjà beaucoup de maturité,c’est l’une des raisons de sa progression. C’est un joueur de ballon qui sent le jeu. Il fait partie des joueurs qui marquent, parce qu’au départ il sort du centre de formation de Lille, n’a pas énormément de sélections en espoir et se retrouve directement en Equipe de France. Aujourd’hui, c’est très agréable de le voir jouer à l’étranger. Malgré son changement de club,et tout ce que cela implique, il n’a pas changé d’un iota dans son comportement. Il a eu une éducation qui lui permet aujourd’hui de continuer sa progression sans rencontrer de problèmes. Dans 5 ans, je le vois toujours dans un grand club. Il a cette qualité « joueuse » qui peut lui permettre de jouer dans n’importe quelle équipe, même dans un club comme Barcelone. Et comme il a toutes les conditions nécessaires pour progresser, je ne vois pas ce qui pourrait l’empêcher d’y jouer un jour.

Saïd (éducateur)

Je me suis occupé de Yohan à partir de sa première année en « benjamin ». Mais je le connaissais déjà bien avant, vu que je suis un ami de ses parents et j’ai souvent joué avec son père à Tourcoing. Yohan se baladait toujours avec un ballon quand il était petit. Il avait des qualités au dessus de la moyenne, c’est d’ailleurs pourquoi on l’a surclassé assez rapidement. On avait mis en place trois sessions d’entrainements par semaine, et il n’en n’a jamais raté une malgré son jeune âge. Il arrivait toujours le premier aux entrainements, avec le plaisir de jouer. Comme on voyait bien qu’il était très bon, on essayait de le mettre en difficulté sur certains exercices pour voir comment il allait réagir. A chaque fois, il relevait les défis avec une grande facilité. Il était, comme aujourd’hui, toujours bien placé sur le terrain et savait avant même d’avoir le ballon ce qu’il devait en faire. C’est une personne très agréable, qui s’entendait avec tout le monde. En revanche, je reste étonné sur sa force mentale. Il est vraiment costaud dans sa tête et j’avais peur que sa gentillesse lui joue des tours. Sa carrière m’a prouvé le contraire. Le souvenir le plus marquant que je garde de Yohan, reste celui d’un match en "benjamin" où il a frappé dans le ballon pour marquer, mais son tir a terminé dans la figure d’une des dirigeantes de Tourcoing qui en est même tombée à la renverse. Cela a marqué Yo pendant un moment car il était effrayé sur le coup. Quand je vous dis qu’il est très gentil comme garçon... Aujourd’hui, je me sers de Yohan comme d’un exemple exceptionnel pour les jeunes dont je m’occupe à la ville de Hem. Je suis en charge de l’équipe première et de joueurs beaucoup plus jeunes. Chaque année, on organise un stage de foot au nom de Yohan. Il vient dès qu’il le peut. Mais au delà de sa présence, Yohan représente un garçon qui vient d’un milieu modeste qui a réussi grâce à certaines valeurs : celles du travail, de la volonté et du courage. Aujourd’hui, j’explique aux jeunes que si Yohan en est là où il est maintenant, c’est grâce à tout le travail qu’il a accompli. Je me souviendrai toujours de ce qu’il a dit aux jeunes lorsqu’il est revenu à Hem : « Il faut travailler à l’école pour être très bon sportivement ».